La ronde de la vie
A l’âge où le cœur est indemne de douleur,
Je brulais d’entrer à mon tour dans la ronde.
Séduit par ses mirages, piégé par ses leurres,
J’étais encore pur et léger comme l’aronde.
A l’âge des toutes premières intransigeances,
Saison difficile où on se façonne un modèle,
Je comprenais le danger d’entrer dans la danse,
Et m’écartais de cette misérable tour de Babel.
A l’âge d’homme je dus pourtant me soumettre.
Je pris à regret part à la frénétique farandole.
Aux tout premiers pas je n’étais plus mon maitre,
J’avais perdu ma conscience pour servir leurs idoles
A l’âge vénérable où le crépuscule lentement se profile
Les mains de desserrent et libèrent de la folle sarabande,
Il faut choisir entre l’habitude des entraves et l’ultime exil.
Il faut réveiller en soi les rêves, réinventer d’autres légendes.
L’effrayante ronde de la vie moissonne tous les enfants perdus,
les dessèche, les altère, arrache en eux toute émotivité humaine.
Un jour pourtant, las de leur joug, ils se livrent à la danse des pendus,
Que les corps moribonds infligent aux âmes libérées de leurs chaines.
L’effroyable ronde de la vie tisse les langes en linceuls….
Pour les impromtus litteraires